Editions QUATRE-VENTS / AVANT-SCENE 1990
A partir de lettres, dialogues, billets galants des XVIIe, XVIIIe, XIXe siècles…
Dans le feutré du salon, du boudoir, ou de la chambre, autour de l'encrier ou de la plume, mêlés à l'odeur du papier froissé, un homme et une femme traversent le temps - les temps plutôt - où la lettre, et la conversation étaient le mode d'échange le plus doux ou le plus cruel pour les amants.
A l'heure de la communication téléphonique, télévidéotique, et réseau… hic… un air de nostalgie viendra nous rappeler comment alors on faisait l'amour avec notre langue française.
(… Le baron ouvre la cassette, reprend ses lettres d'amour pour les relire)
M. DE GIVRY Tiens! Qu'est-ce ceci ? On y a rajouté des commentaires et en vers ! (il lit) "la grande liberté dans les expressions N'est pas toujours l'effet des grandes passions" Mais quelle femme a osé censurer les lettres de ma maîtresse, car c'est une écriture de femme mais ce n'est pas celle de Madame de Maugiron (il s'assied abasourdi) Qui cela peut-il être ? (Arrive Madame de Maugiron, la trentaine passée, belle mais rongée par le reproche retenu)
MME DE MAUGIRON je vous surprends au saut du lit Baron !
M. DE GIVRY Madame!… (temps, gêne) Je relisais vos lettres. MME DE MAUGIRON A cette heure ? … Vous souffrez d'insomnie ?
M. DE GIVRY Madame! Je … Ma tenue négligée fait honte à votre beauté. MME DE MAUGIRON C'est moi qui vous ai fait porter la cassette, M. Le Baron.
M. DE GIVRY Vous Madame! Votre présence de si bonne heure augure seulement d'un jour entier en douces conversations… (temps, gêné, il tente d'éloigner la cassette) Madame, vous êtes là laissons les lettres …
MME DE MAUGIRON N'y avez-vous pas trouvé en supplément quelques vers d'un caractère inconnu…
M.DE GIVRY Je m'étonnais en effet quand vous êtes arrivée…
MME DE MAUGIRON Que cela ne soit pas écrit de ma main ?
M. DE GIVRY Madame qui a osé rajouter ces maximes comme pour corriger des mots si tendres ?
MME DE MAUGIRON Monsieur qui a osé perdre une cassette contenant toutes mes lettres ?
Une valse à trois temps, un voyage voluptueux au pays de l'amour tragique, du libertinage et du romantisme...
Véronique Blin - Panorama
Quel plaisir… de se voir inclus dans un cénacle d'initiés… les joutes amoureuses ressemblant, coup après coup, à des tactiques échiquéennes… avec la grâce et la finesse qui seyant à ce genre d'entreprise "hors du temps" et fragile. "Conversations sur l'Infinité des Passions" est un bijou dans son écrin. On peu remercier les ciseleurs de nous en faire profiter.
Pascal Jeannoutot - La Montagne
Le texte, finement ciselé par Louise Doutreligne, est bâti comme une cathédrale de mots… qui explore au scalpel le discours amoureux des XVII, XVIII et XIX siècles fait l'éloge de la langue Française. Cette ravissante conversation est une expérience rare au plus profond de l'intimité du couple.
Philippe Meunier - L'Humanité
Une heure trente d'amour à portée des lèvres… Louise Doutreligne crée le fantasme ; Fiévet et Paliès l'envie. Il flotte sur la pièce comme un air de voyeurisme collectif : un homme et une femme… se perdent en érotisme verbal, suscitent et exacerbent le désir. Dieu que c'est bon de goûter à l'immortalité théâtrale!…
L.C. Limoges-Hebdo
Un spectacle plein de grâce à savourer par le coeur et par l'esprit. Il se dégage de ces conversations un charme incontestable.
Laurence Hétier - L'Express
Ce voyage voluptueux est rythmé comme une valse à trois temps et le texte finement ciselé par Louise Doutreligne nous conduit au plus profond de l'intimité du couple.
Jean-Claude Brialy - Le Figaro