LE PARAVENT INDISCRET


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Traversant trois siècles de littérature, les XVII, XVIII, XIXe siècles, un homme et une femme se cherchent...

Derrière les oeillades, les sourires, les enjôleries et les effets de comédie, se tient la violence du vivre et son cortège : désir, jalousie, dérision, peur, menace, mort...

 

             I PARTIE

 

LA MARQUISE

Vous trouverez peut-être singulier, monsieur, que je vous demande une explication. MEILCOUR A moi Madame ?

 

LA MARQUISE

Oui, Monsieur, à vous-même! Depuis quelques jours vous avez avec moi des procédés peu convenables. Pour vous trouver innocent j'ai eu la complaisance de me chercher des crimes. Je ne m'en découvre pas! Apprenez-moi donc ce que vous avez à me reprocher.

 

MEILCOUR

Madame, vous me surprenez et je serai au désespoir que vous eussiez à m'imputer rien qui pût blesser le respect que j'ai toujours eu pour vous… (en aparté) En lui donnant la main, je crus sentir qu'elle me la serrait. je le lui rendis. Elle m'en remercia en redoublant d'une façon plus expressive. Pour ne pas manquer à la politesse, je continuai sur ce ton. Elle me quitta, en soupirant très persuadée que nous commencions enfin à nous entendre, quoiqu'au fond, vous vous en doutez, inlay eût qu'elle qui se comprît !….

 

             II PARTIE

 

LA DUCHESSE

Monsieur, est-ce une indiscrétion de vous demander ce que vous comptez faire de moi ?

 

M DE MONTRIVEAU

Rien du tout Madame…. Je veux d'abord vous expliquer ce que vous êtes et ce que je suis. Quand vous vous tortillez sur votre fauteuil, dans votre boudoir, je ne trouve pas de mots pour mes idées. Ici, j'ai l'esprit libre. Ici vous serez ma victime pour quelques instants, et vous aurez l'extrême bonté de m'écouter. Ne craignez rien. Je ne vous ai pas enlevée pour vous dire des injures, ni pour obtenir de vous par violence, ce que je n'ai pas su mériter : vous concevez peut-être le viol, moi je ne le conçois pas…

 

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Une valse à trois temps, un voyage voluptueux au pays de l'amour tragique, du libertinage et du romantisme...

Véronique Blin - Panorama

 

Le texte, finement ciselé par Louise Doutreligne, est bâti comme une cathédrale de mots… qui explore au scalpel le discours amoureux des XVII, XVIII et XIX siècles fait l'éloge de la langue Française. Cette ravissante conversation est une expérience rare au plus profond de l'intimité du couple.

Philippe Meunier - L'Humanité

 

Une heure trente d'amour à portée des lèvres… Louise Doutreligne crée le fantasme ; Fiévet et Paliès l'envie. Il flotte sur la pièce comme un air de voyeurisme collectif : un homme et une femme… se perdent en érotisme verbal, suscitent et exacerbent le désir. Dieu que c'est bon de goûter à l'immortalité théâtrale!…

L.C. Limoges-Hebdo

 

Ce voyage voluptueux est rythmé comme une valse à trois temps et le texte finement ciselé par Louise Doutreligne nous conduit au plus profond de l'intimité du couple.

Jean-Claude Brialy - Le Figaro

 


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