LUCIE FAIT COURT

Une jeune cinéaste raconte son scénario tout en le commentant comme devant un jury, mais elle semble ne plus y croire…

LUCIE : Ce qu’il y a… c’est que…

Il n’y a pas de cadavre, Monsieur, et…personne n’a signalé de disparition.

Alors pourquoi avez-vous commencé à parler ?

C’est pour les camions, Monsieur…

S’ils évitaient le village…au moins la nuit, Monsieur…

Elles reviendraient…

Le crépuscule arrive enfin.

On entend au loin le bruit d’un moteur de camion brrr brrr brrrr.

Les deux visages se tournent vers la route.

Le camion passe en trombe devant eux avec de l’air, pfuitt

On entend presque simultanément un énorme coup de freins et un klaxon puissant tut tut tut tut tut hiiiii.

On reste sur le visage ébahi de l’Inconnu qui regarde le Vieux au sourire énigmatique

On fige ce sourire et Générique de Fin, avec la musique mystique de la séquence 12 trouvée pour le moment « descendues du ciel », voilà…

Lucie lève la tête de son manuscrit, regarde devant elle, attend… je … je voulais dire encore… que…je n’ai rien contre les camions, ni surtout contre les camionneurs…

Je sais qu’habituellement, ça ne se passe pas comme ça… donc c’est… c’est courageux… enfin de votre part je veux dire… courageux de votre part… mais possible quand même, parce que c’est un court justement… un long évidemment non… je n’aurais même pas proposé…mais un court on peut espérer que … que..

Mais…c’est peut-être un peu long pour un court, non ?